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La 25e journée des malades à Lourdes, en présence du cardinal Parolin

Plus de 20.000 pèlerins à Lourdes ce 11 février 2017 (Photo Eric Bielle)

Parmi tous les pèlerins réunis à Lourdes pour la 25e journée des malades, Marie-Caroline était au rendez-vous. Depuis son enfance, la fête de Notre-Dame de Lourdes est un temps fort de l’année : « En s’abandonnant à la volonté du Seigneur, Marie a dit ‘oui’. Marie dit ‘oui’ dans l’instant, et je suis invitée, moi aussi, à dire ‘oui’ : c’est un ‘oui’ au réel d’aujourd’hui, qui n’est pas celui d’hier ou de demain. C’est un ‘oui’ qu’il faut renouveler chaque jour ».

Professeure d’anglais en région parisienne, la jeune femme souffre d’un handicap de naissance, qui ne l’empêche pas de chanter les merveilles du Seigneur. Si elle trouve sa joie dans la réciprocité de la rencontre, elle remercie le Ciel pour la beauté de la vie. Parler de la foi qui habite Marie-Caroline, c’est rendre témoignage à sa sincérité et à sa générosité, c’est aussi percevoir sa paix du cœur qui se dit dans l’envie de découvrir et d’apprendre ; cette ouverture au monde et aux autres sont les chemins les plus sûrs pour franchir tous les obstacles, et entendre, avec Marie, l’appel du Seigneur : « N’aie pas peur ».

Auteure du livre ‘Out of the box, la joie à roulettes’, aux éditions du Jubilé, elle porte en elle un message de vie lumineux. « Marie nous montre ce chemin, qui est essentiel : aimer et être aimé. L’amour, la tendresse de Dieu et celle de Marie, sont la plus grande consolation. Etre consolée, c’est savoir que Marie entend mes souffrances ; c’est savoir qu’elle prend mes souffrances dans ses bras ; c’est savoir qu’elle souffre aussi avec moi. Mais la consolation, c’est aussi partir de l’épreuve pour « repartir », pour être relevée, pour dire « oui » encore demain. »

 Marie-Caroline perçoit l’amour de Marie à travers la présence des autres, de ceux qui l’accompagnent et prennent soin de son corps blessé. « Quand deux personnes se mettent à la même hauteur, on est dans la communion. Il n’y a pas d’un côté ‘l’aidant’, et la personne ‘aidée.’ Nous sommes deux enfants de Dieu, deux êtres fragiles qui nous rencontrons. C’est dans cette fragilité que naît la communion et d’où peut jaillir la consolation. »

Le cardinal Parolin, Légat du Pape (Photo Béatrice Rouquet)

Pour la 25e journée des malades, le Pape François s’est associé aux pèlerins de Lourdes, en se faisant représenter par son légat, le Cardinal Parolin, secrétaire d’état du Vatican. Un signe fort que Marie-Caroline a reçu profondément dans son cœur. « L’amour du Pape envers les personnes malades et handicapées, à travers la présence du cardinal Parolin, m’a bouleversée et m’a consolée. C’est merveilleux. Les gestes que pose le Pape François sont des signes de consolation ; il se fait proche par les mots, par les actes. J’ai senti que le Pape venait vers nous, que l’Eglise venait vers nous. Pour moi, le 11 février est un jour de fête. Ce jour-là, je me sens portée par l’Eglise plus particulièrement. La journée des malades, c’est une journée que l’Eglise nous offre personnellement. On se laisse consoler, on se laisse porter et regarder par le Christ. Marie nous dit aussi combien elle nous aime et nous chérit dans nos souffrances et notre handicap. »

Le cardinal Parolin se recueille à la Grotte (photo Béatrice Rouquet)

La venue du Cardinal Parolin a été vécue par tous comme un cadeau de l’Eglise, chacun appréciant la simplicité et la proximité qui fut la sienne pour rencontrer les pèlerins qui venaient à lui : il a béni, embrassé, souri… en un mot : aimé. Un message d’humanité plein de vie, et porté par l’évangile, dont il a rappelé la plénitude à travers ses homélies, ses gestes et ses prises de parole. Combien n’auront-ils pas entendu, comme un appel, ces mots répétés à la messe internationale : ceux de Marie qui, dans son dialogue avec Dieu, a dit : « me voici ». Une attitude que nous sommes appelés à faire nôtres. C’est ce que traduit avec humilité et conviction le Père Louis Cenci, prêtre franciscain conventuel d’origine italienne, et membre de Marie Immaculée.

« Marie est le chemin le plus simple et le plus direct pour aller à Jésus. En faisant mienne cette disposition de cœur de dire « me voici » à mon tour, je signifie par là-même que j’ai des projets, que j’ai envie d’aimer et de me donner. C’est dire au Seigneur : « je te donnerai de ce que j’ai pour que tu en fasses ce que tu souhaites ». C’est un chemin d’espérance ! Le Seigneur a encore confiance en nous, la Vierge nous demande encore de bâtir. D’autres viendront après nous ; nous sommes de passage mais on construit, et c’est cela qui est beau. C’est tout un chemin qui ne consiste pas à bâtir une vie en soi ; ma vie, je l’ai donnée et à chaque instant, je suis appelé à m’engager dans des chantiers de vie. Je suis attendu là où je suis. Même si je ne suis plus à même de parcourir la savane comme un jeune lion, là où je me trouve, je peux indiquer la route, accompagner des personnes dans leur cheminement, marcher avec le Seigneur, témoigner de ma foi. Quand le cardinal Parolin nous invite à dialoguer avec le Seigneur, il nous dit d’aller au plus profond de ce qui nous constitue. Cette voie est enracinée dans une doctrine qui a saveur d’évangile et de vérité. »

Onction des Malades le 11 février à Lourdes : l'imposition des mains

Pour le Père Cenci, Lourdes est un lieu de grâce où l’on n’a pas peur d’être confronté au visage de la souffrance. Le regard que l’on pose sur les personnes malades ou handicapées est plein d’amour et de respect. « Ces rencontres nous humanisent. On ne peut pas tricher ; on est dans un lieu de vérité. » Pendant la messe internationale, il a observé la façon dont le cardinal recevait les offrandes, saluant avec affection les enfants et les adolescents chargés de les lui remettre. Sa présence aux autres témoignait profondément des valeurs qui l’habitent. « C’est un homme simple, de foi, qui a du cœur ! »

A Lourdes, les malades sont à la première place

Pour le Père Musielak, prêtre camillien polonais, Lourdes est un lieu qui donne toute la place à la personne malade, handicapée, fragile, et nous révèle le plus beau des messages : celui de la vie. « Vivre dans la joie, c’est s’ouvrir à Dieu qui est présent dans notre vie. Quand on voit le sourire de personnes qui, parfois, traversent de grandes épreuves, on perçoit qu’elles portent en elle beaucoup d’amour et qu’elles sont aussi heureuses d’être aimées. Quand, à l’Accueil Notre-Dame, nous rencontrons des pèlerins fatigués par leurs épreuves et leur voyage, nous voyons en premier lieu leur joie d’être présents à Lourdes. Ils ne pensent pas à leurs difficultés. Comme aumônier et avec tous ceux qui travaillent sur place, notre rôle est de leur offrir notre présence, en donnant le meilleur de nous-mêmes, et leur permettre de vivre la rencontre avec Dieu et Marie à Lourdes, ce lieu béni. L’Evangile, c’est quelque chose que l’on vit tous les jours, sans forcément l’exposer de cette manière. L’Evangile, c’est considérer la dignité de chaque être humain ; c’est savoir que nous sommes tous porteurs d’un don. C’est l’humanité vécue dans la simplicité, où chacun a quelque chose à donner et à recevoir. Il faut qu’il y ait une relation d’amour, en voyant ce qui nous unit malgré nos différences. »

Pour le Père Musielak, la journée mondiale des malades instituée par Jean-Paul II témoigne de l’attention que ce dernier portait particulièrement aux personnes fragilisées dans leur santé et leur état de vie. « Comme prêtre étudiant, je me trouvais à Cracovie entre 1972 et 1978, alors que le cardinal Wojtyła dirigeait le diocèse. Je me souviens de son ouverture aux personnes malades. Cette période où je me préparais à la prêtrise est pleine de souvenirs heureux. J’ai pu m’investir dans des œuvres qui me tenaient à cœur, en particulier dans le service aux malades comme y conduit la spiritualité camillienne. Parmi nos initiatives, nous organisions des séjours en montagne très encadrés à destination des personnes malades afin de leur permettre de sortir de chez elles quelques jours. Ces projets étaient en grande partie financés par le cardinal. » Lourdes est un lieu de consolation, où les personnes malades peuvent retrouver le sourire en vivant comme tout le monde.

Le Cardinal Parolin souriant parmi les pèlerins

Le Père Musielak témoigne de la façon dont chaque Pape porte en lui un « don spécial de l’Esprit Saint ». Dans son cœur, il se sent proche du Pape François dont il apprécie le message de vie : « C’est un homme d’une grande simplicité, qui donne le témoignage de la présence du Christ qui loge en nos cœurs et veut se révéler par nous. » Il apprécie l’ouverture de l’Eglise pour ceux qui se savent pécheurs, en sachant que nous avons tous du prix aux yeux de Dieu. « Dieu nous aime tels que nous sommes ; Il nous regarde avec amour et respecte notre dignité. Il ne nous oblige pas, il ne nous interdit pas. Il nous appelle à Lui ; on peut se laisser regarder par Lui, se laisser réconcilier à travers les sacrements où le Christ nous rejoint, nous emplit de sa présence. Essayons toujours de nous compléter les uns les autres, de vivre cette universalité de l’Amour. »

A Lourdes, la Journée des malades a été vécue en communion avec les fidèles du monde entier, et parmi les amis LCE, nombreux sont ceux qui, comme Lorraine et Roger, vivant à Miami, ont prié la Vierge et le Seigneur avec une ferveur toute particulière. C’est dans une belle communion d’amour que ces deux amis LCE ont participé le dimanche 12 février à la messe, en l’église « Notre Dame de Lourdes », située en Floride.  « Je désirais me recueillir près de la Vierge et Sainte Bernadette, pour me transporter à Lourdes ce jour-là. Nous avons eu la joie d’être accompagnés par une chorale venue tout spécialement pour l’occasion : Les Petits chanteurs de Nogent sur Marne », témoigne Lorraine. En partage, nous vous permettons de découvrir l’image de la plaque gravée à l’entrée de leur église. Un message qui témoigne du rayonnement universel de Lourdes, dans une prière à Marie que chacun vit personnellement à l’école de Bernadette Soubirous.

Plaque figurant devant la reproduction de la Grotte de Lourdes près de Miami (Floride) (Photo Lorraine Zocchi)

Béatrice Rouquet.

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