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Rencontre d’amitié LCE 67/68

Une soixantaine de personnes ont assisté à la rencontre de LCE 67, le 9 juin dernier, à Bischwiller.

Lourdes Cancer Espérance est une association d’intérêt général dont le but est de briser l’isolement auquel sont confrontés les malades atteints du cancer. Elle a vu le jour en 1985 dans la célèbre cité mariale des Hautes-Pyrénées où a lieu, en septembre, son pèlerinage annuel qui regroupe environ 5000 participants. L’association compte près de 7000 adhérents ou donateurs, ainsi que de nombreux bénévoles agissant au quotidien auprès de personnes frappées par le cancer, notamment par des visites à domicile ou en milieu hospitalier, des contacts courriels ou téléphoniques réguliers et des temps de rencontre organisés dans chaque diocèse. LCE compte des délégations sur tout le territoire national français, de même qu’en Belgique et à Monaco. Elle prolonge aussi son action par le biais d’une revue nationale et de nombreux bulletins de liaison.

 

Un climat de fraternité

La délégation 67-68 (Bas-Rhin et Haut-Rhin) est sous la responsabilité de Fabienne Hulard, par ailleurs bénévole depuis une douzaine d’années à l’aumônerie œcuménique et interreligieuse du Centre Paul Strauss. Fondée en 1924, cette institution strasbourgeoise, reconnue pour son excellence, se consacre aux soins, à la recherche et à la formation en cancérologie. En ouvrant la réunion, Madame Hulard a rappelé que « ensemble, nous sommes plus forts ». Plus forts pour se serrer les coudes et se soutenir dans la lutte contre l’adversité.

D’ailleurs, se retrouver au milieu d’une telle assemblée, c’est sentir toute la chaleur humaine et toute la fraternité animant ces personnes unies dans un même combat qui ne permet pas de « tricher » et force à la vérité. C’est aussi, paradoxalement, baigner dans la joie et la lumière. Cette même atmosphère régnait au moment du partage convivial du café et des gâteaux « faits maison », ainsi que durant la messe très priante qui a clôturé la journée, dans l’église paroissiale adjacente. Frère Dominique Sauvenier, Capucin du couvent de Koenigshoffen et ancien aumônier catholique au Centre Paul Strauss, le père Jean-Marie Kientz, aumônier de LCE 67-68, et le père Antoine Rohmer, qui a livré un intéressant témoignage personnel, étaient présents à la rencontre.

 

La foi à l’épreuve de la maladie

Prêtre du diocèse de Strasbourg depuis cinquante-cinq ans et ayant œuvré pendant une quarantaine d’années au sein de l’enseignement libre, le père Antoine Rohmer a lui-même été confronté, en 2006, à la douloureuse expérience humaine du cancer. Il a livré, ce jour-là, une réflexion sur sa foi, pendant et après la maladie, un propos qui se voulait ni un enseignement ni une leçon, mais un simple témoignage personnel. Le père Rohmer a parlé de choc brutal, d’une expérience de dépendance (perte d’autonomie et d’intimité), de sentiments de révolte et de tentation de tout ramener à soi, de transformation de ses relations à soi, aux autres et à Dieu au moment où la prière devient difficile et où la foi doit devenir existentielle. Alors que la détresse amène à crier vers Dieu, les psaumes deviennent un précieux support pour la prière du malade : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut », « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi »… Le rappel de certains passages d’Évangile comme celui de la résurrection de Lazare, la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre ou le « non pas comme je veux, mais comme tu veux » de Jésus à Gethsémani peuvent servir de guide pour passer de la prière de confiance à la prière d’abandon. Pendant cette période, l’ancien directeur diocésain de l’Enseignement catholique en Alsace a avoué avoir, dans sa « pauvreté », oscillé « entre résignation, fatalisme et abandon sincère à la Providence », ajoutant que « pour tout chrétien, mais plus encore pour le malade, la prière est un combat ».

Pour illustrer le défi de « concilier l’espoir de guérir et l’espérance en la résurrection », il a longuement commenté deux passages de la seconde Épître de saint Paul aux Corinthiens où l’apôtre des nations « est confronté à une épreuve très grave » (2 Cor, 1, 8-11) et où est décrit « le lien entre la vie présente et l’au-delà » (2 Cor, 4, 16  –  5, 10). Après avoir insisté sur la communion des saints et la prière des autres pour le malade, le père Rohmer a conclu par ces mots :

« Ne serait-ce pas la grâce de la maladie de nous donner l’occasion de repérer, avec gratitude, dans notre vie, ces bornes lumineuses qui balisent notre route et nous aident à attendre, avec une patiente espérance, la Lumière sans déclin (Ap. 22,5). »

L’exposé a été suivi par un échange avec la salle et les informations sur les prochaines activités de la délégation locale données par la responsable qui a terminé par une citation tiré du livre « On peut se dire au revoir plusieurs fois » de David Servan-Schreiber, décédé en 2011, au terme d’un long combat contre le cancer.

Michel LEMAY

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