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Michel Gornes, sacristain au Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes

Michel Gornes, sacristain

Témoignage : « Je me sens à ma place dans l’Eglise. En 1999, j’ai commencé à travailler comme sacristain au Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, et j’ai perçu le sens profond de ce qu’il m’était donné de vivre. Préparer une messe, en particulier le Corps et le Sang du Christ, c’est pour moi toucher au sacré. La célébration eucharistique est le point central de la foi d’un chrétien. J’aime beaucoup Lourdes car la rencontre est première. Les gens pleurent, prient, s’entraident ; lors de certains pèlerinages, comme celui de HCPT, des jeunes dansent avec des malades en fauteuil roulant… Chaque pèlerinage est différent. Pendant plusieurs années, j’ai assisté au pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance. Je suis sensible aux liens d’amitié qui se nouent à Lourdes. Rattaché à l’église Sainte-Bernadette, je fais partie d’une équipe de six sacristains. Nous avons en charge le lieu qui peut accueillir jusqu’à 5000 personnes. Selon les demandes, nous pouvons mettre en place une cloison afin d’aménager l’espace en deux parties : côté Grotte et côté Carmel. Notre secteur est très vaste : outre l’église Sainte-Bernadette, nous avons aussi la responsabilité de la chapelle de l’Adoration, de la chapelle Saint-Patrick, de l’hémicycle, du podium de la Prairie, de la tente de la rencontre… Selon le programme, les journées peuvent commencer à 6 heures du matin, et se terminer à 23 heures. Nous formons une équipe très soudée ; nous nous complétons bien. Pour exercer ce métier, il faut être polyvalent, autonome et avoir une rapidité d’exécution. En effet, il importe que les célébrations puissent commencer à l’heure, sachant que la moyenne pour nous est de 25 rendez-vous par jour : célébrations eucharistiques, adoration, conférence, veillées festives, spectacles, concerts… Et c’est à mettre en rapport avec chaque secteur qui a son roulement. Les Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes regroupent pas moins de 25 sacristains ! L’une des particularités de notre travail, c’est que rien ne peut être vraiment anticipé, en dehors du matériel que les responsables de pèlerinage peuvent commander à l’avance. La principale mission du sacristain est de tout préparer en amont de la messe : la patène, le calice, le ciboire, le livre de cérémonie, la crosse de l’évêque, la croix de procession, le chandelier, les coupelles à onction, l’ostensoir, les prie-Dieu… Dans les églises, sont stockées des aubes, des chasubles, des étoles… et une fois par semaine, nous envoyons le linge à la blanchisserie. Nous avons aussi pour mission d’entretenir et de nettoyer les locaux. Ainsi, durant l’hiver, il nous arrive de faire quelques travaux de peinture. Mes souvenirs les plus marquants restent liés à la venue des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI. J’ai pu œuvrer lors des célébrations qui se sont déroulées lors de leur pèlerinage. J’ai aussi préparé la sacristie pour les deux papes. En présence de Jean-Paul II, j’ai participé à la procession des offrandes. J’ai vécu des moments très forts. C’est une grande fierté pour moi d’être sacristain à Lourdes. Je fais un travail que j’aime au service de tous ceux qui viennent déposer leurs intentions au pied de la Vierge, et qui repartent plus forts, dans l’espérance et la joie de ce qui a été vécu et partagé, dans un esprit de rencontre fraternelle. »

Propos recueillis par Béatrice Rouquet.

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