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« J’accepte tout ce qui peut arriver dans ma vie et je l’offre »

Pour le Père Pascal Gonin, aumônier de LCE 41, le confinement permet de vivre des solidarités fortes qu’il observe parmi ses paroissiens de Fossé-Villerbon dans le Loir-et-Cher, et au sein de notre belle association. Au travers des échanges qui se font, il observe une vraie communion, mais aussi des interrogations confiantes et des preuves d’amitié ancrées dans la volonté de prendre soin de l’autre. Cette expérience l’invite à ne jamais subir, mais au contraire à être acteur pour conserver l’espérance au coeur. Avec foi, il s’est approprié de la prière d’abandon de Charles de Foucauld.

Comment garder le lien en cette période de confinement ?

De nombreux moyens de communication nous permettent d’être reliés les uns aux autres. Au niveau de la paroisse de Fossé-Villerbon, nous mettons en ligne les homélies sur le blog qui lui est dédié. Je sais que, parmi les amis LCE, le soutien se manifeste de façon forte par les coups de fil réguliers. A mon niveau personnel, des paroissiens sont venus manifester leur amitié par des initiatives qui font plaisir : coup de téléphone, courriers… On se soutient, on prend des nouvelles. Je crois que cette période de confinement n’est pas stérile ; elle fait naître d’autres choses. Je pense beaucoup aux communautés monastiques qui, mettant la prière et le travail au cœur de leur vie, ont choisi de vivre entre quatre murs. Il faut savoir rythmer ses journées sans les subir. Nous avons beaucoup à apprendre de nos frères et sœurs moniales. Durant le confinement, nous sommes appelés à alterner entre les moments de travail, de méditation et de détente, et peut être qu’à l’avenir, nous oserons revivre cette expérience, pour quelques jours, en faisant une retraite et en vivant cet autre rapport au temps.

Que peut nous apprendre cette expérience ?

Souvent, on subit un rythme de vie effréné. On a l’impression que l’on n’a pas le temps. Pourtant, ce n’est pas parce que nous courons après des tas de choses que nous avons une vie pleine. Au contraire, cela peut exprimer un vrai vide. Le confinement nous ouvre aux joies simples : entendre au téléphone la voix d’une personne chère ; regarder par la fenêtre et voir dans le jardin un détail auquel nous n’avions pas prêté attention… On redécouvre des choses que l’on ne voyait même plus. On se sent vivre. Personnellement, je vis cette expérience comme un appel à revenir au cœur de mon existence et de ma vocation.

Il arrive que l’on veuille trouver un sens à cette période de pandémie. Quel est votre regard à ce sujet ?

Il n’y a pas d’autre sens que celui-ci : comment va-t-on être acteur de cette période ? Le confinement a commencé en temps de carême et nombreux sont ceux qui ont fait le rapprochement : ils l’ont vécu comme une retraite spirituelle. La retraite, c’est la rupture avec ses occupations habituelles. On a vécu cette montée vers Pâques comme une retraite spirituelle, et de jeûne eucharistique. Cela a permis de trouver une manière d’être chrétien autrement, avec une relation au Christ que l’on vit aussi autrement.

Quelles prières vous sont chères en cette période de pandémie ?

Je dis volontiers au Seigneur : Qu’il me soit fait selon ta Parole. J’accepte tout ce qui peut arriver dans ma vie et je te l’offre. Je m’approprie aussi de la prière de Charles de Foucauld. La voici :

Mon Père, je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Propos recueillis par Béatrice Rouquet

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