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« Soyons signes d’amour dans ce que l’on fait et ce que l’on est »

Lors du pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance, Agnès Cornuault distille une poudre magique de bonne humeur emplie de fraternité et, avec finesse, invite chacun à méditer sur tout ce qui doit nous rassembler. Résidant en Haute-Vienne,  elle est très proche des membres de sa délégation, et s’émerveille de toutes les initiatives qui visent à s’épauler dans les petits comme dans les grands moments. En cette période de pandémie du coronavirus, cette préparatrice en pharmacie est confrontée à des règles sanitaires drastiques qui modifient la manière de travailler des équipes sur place. Aussi, les effectifs se répartissent-ils les tâches, à l’accueil et à l’arrière-boutique, pour économiser le nombre de masques, destinés en priorité au personnel soignant. Les précautions sont multiples qu’il s’agisse de désinfecter le matériel ou d’assurer un service de livraison. Une situation qui demande des efforts ininterrompus et qu’Agnès vit avec prudence et respect des autres. Une manière de dire son engagement dans l’immense chaîne de solidarité qui se manifeste dans tout le pays. Selon elle, cette période de confinement doit nous ramener à des choses simples, au gré de toutes ces initiatives salutaires qui peuvent remplir nos vies et nos esprits : gestes d’amitié, prière, moment de détente dans le jardin, lecture d’un bon livre, rédaction d’une lettre, ou découverte d’un film bien réalisé. Entretien :

Vous aimez à souligner que cette période de confinement fait place à de belles choses…

Il me semble qu’un grand élan de solidarité est à l’œuvre : on envoie des messages, on appelle les personnes que l’on connaît et qui, pour certaines, sont isolées et vivent cette situation depuis longtemps. Le temps libre étant plus important, on se donne les moyens d’être à l’écoute les uns des autres. On accorde une grande importance à la relation humaine même si l’on ne peut se côtoyer de près. Chacun a un rôle à jouer ; ceux qui sont à demeure chez eux peuvent prier, faire un sms, un mail, témoigner d’une pensée et, de cette manière, créer une chaîne fraternelle. Tout le monde a des talents ; tout le monde peut transmettre un sourire, échanger quelques mots à travers un coup de téléphone. Le printemps vient d’arriver, et dans mon jardin, je me plais à écouter le chant des oiseaux, à m’émerveiller devant les bourgeons qui sont en éclosion, devant les jonquilles qui sont si belles… On peut prendre le temps de vivre, et on peut s’interroger : « que fais-je de ma vie ? »  Ce confinement nous offre un temps de pause au service de la Vie et cela pousse à réfléchir. Les gens sont enclins à la bienveillance. C’est beau de voir comment, dans certains endroits, tous les soirs, on applaudit le personnel soignant depuis son balcon. Personnellement, j’adresse aussi ces applaudissements à ceux qui actuellement travaillent et sont au service de la vie tout simplement. L’homme est bon et beau, entouré de la Création de Dieu alors, n’hésitons pas à écouter le Psaume de la Création de Patrick Richard ou un bon morceau de musique en pensant à tous ces beaux gestes  qui se réalisent.

Vous avez regardé sur KTO la bénédiction Urbi et Orbi du Pape François, le vendredi 27 mars…

C’était mon jour de repos, et ce jour-là, j’avais passé mon après-midi à travailler dans la perspective du pèlerinage LCE de septembre prochain. J’ai été très touchée par ce moment de communion, qui paraissait irréel. Le Pape était tout seul, et s’adressait au monde entier. J’aime ce Pape qui a le sens du pauvre, du petit et qui nous donne des messages de vie. Il est au plus près de tous. D’ailleurs n’est-ce pas ce que l’on fait à LCE, quand on échange un sourire avec quelqu’un que l’on ne connaît pas ? Nous sommes invités à faire attention aux autres, donc soyons tous humains, bienveillants et signes d’amour dans ce que l’on fait et ce que l’on est.

Vous soulignez l’importance de rester respectueux des consignes…

Pour être solidaire avec le personnel soignant,  avec ceux qui travaillent pour protéger nos vies et celle des autres, il faut rester chez soi et respecter le confinement. Avec ce temps devant soi, on peut l’utiliser de bien des manières pour qu’il soit empli de belles choses. Créons du beau et renforçons les liens d’humanité : cela n’a pas de prix.

Propos recueillis par Béatrice Rouquet

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