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Préparation à la pénitence/réconciliation pèlerinage 2013

D’abord, merci d’être là ! Merci d’entendre l’appel à prendre un peu de temps pour réfléchir, être vrai, éclairer peut-être, une distance prise avec ce sacrement de la réconciliation, et oser enfin…En même temps que nous, certains se préparent au sacrement de l’Onction des malades. Nous ne recevons pas tous l’onction des malades bien sûr, mais tous, nous touchons à la même grâce de « guérison » que donnent la Réconciliation et l’Onction ! Vous le savez,  la Tradition de l’Eglise nomme ces deux sacrements « les sacrements de la guérison », rien de moins, que de « guérison » !

François

En commençant, je voudrais vous faire partager une parole de notre cher Pape François. Il est le Pape pour ce temps et il touche beaucoup d’entre nous. Il touche aussi tant de gens loin de la Foi ou de l’Eglise. Il nous accompagnera de ses réflexions, durant cette préparation. C’était à Rio, en juillet dernier (2013), aux « Journées mondiales de la jeunesse » : « Je voudrais que tous nous nous demandions avec sincérité ; en qui mettons-nous notre confiance ? En nous-mêmes ? Dans les choses ? En Jésus ? Je ne peux répondre à votre place mais je veux vous inviter à ceci ; mettez le Christ dans votre vie ! Mettez en lui votre confiance et vous ne serez pas déçus. Voyez, la Foi accomplit dans votre vie une quasi révolution …en cela que nous avons vocation à transformer le monde en commençant pas nous transformer nous-mêmes »… Quand on demandait à Mère Térésa de Calcutta ; « Qu’est ce qui doit changer dans l’Eglise et le monde ? Elle répondait toujours : toi et moi ! »…C’est tout le sens de notre démarche de Réconciliation…

Dans ma réflexion, je voudrais m’appuyer sur les quatre thèmes qui vont accompagner notre pèlerinage autour du thème de la Foi, et que vous retrouverez dans votre livret. 1-  Croire, c’est faire confiance 2-Croire, c’est s’appuyer sur quelqu’un 3-Croire, est-ce possible sans pardon ? 4-Croire, c’est témoigner.

 

1-    CROIRE, C’EST FAIRE CONFIANCE

En chacun de nous, il y a souvent des résistances à « faire confiance ». Il y a aussi des mauvaises manières de « faire confiance » comme celles qui consistent à perdre notre libre arbitre. Car, l’appel à la confiance passe par un acte de liberté.  La démarche de réconciliation est d’abord un lieu de liberté ! De cette liberté peut naître une plus grande vérité sur soi, sur les autres, une capacité à changer ! Posons-nous quelques questions : ai-je fait confiance ? A qui ? Comment cela se manifeste-t-il ? Ma confiance a-t-elle été déçue ? Pourquoi ? Ai-je déçu les autres dans la confiance qu’ils mettaient en moi ? M’a-t-on fait confiance et ai-je su le voir ? Et si, non, en suis-je encore blessé ? Quelle est mon aptitude à regarder le Christ qui me fait confiance et m’appelle à la confiance ? Même si j’ai pu être loin de l’Eglise et de la Foi, je reste attendu pour un acte de confiance, capable de me libérer, de me rendre plus lucide, de m’épanouir même, de rendre ma vie plus féconde alors même que je me sais fragile. Ecoutons encore le Pape François : « Il est dans la nature de l’Eglise d’être fragile…La barque de l’Eglise n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans…L’avenir de l’Eglise dépend de sa capacité à aller au-devant des personnes jusque dans les périphéries de l’existence, à dialoguer avec tous, à entendre les besoins, à être un instrument de réconciliation dans un monde divisé, à faire preuve de simplicité… » (Rio Juillet 2013)  Et encore ceci : « Parfois dans notre vie, les larmes peuvent devenir comme des lunettes qui nous permettent de mieux voir Jésus…En ce sens, les larmes peuvent être une belle Grâce ! Car on peut pleurer pour ses péchés, ses manquements, mais aussi de joie, en action de grâce, en prise de conscience d’une Grâce reçue… » (Homélie du 2 avril 2013). Prenez le temps de vous interroger sur « la confiance », et nos manquements à la confiance.

2-    CROIRE, C’EST S’APPUYER SUR QUELQU’UN

Sacrement de Réconciliation

Regardons notre vie avec les autres. N’avons-nous pas été surpris, parfois, par l’aide venue de celui ou de celle qu’on n’attendait pas ? Mais aussi, déçus de ceux de qui on attendait et qui n’agissaient pas? Il nous faut apprendre ou réapprendre à regarder les autres, à trouver ou à retrouver cette Grâce de s’appuyer les uns sur les autres. Peut-être à quitter les eaux troubles de ces expériences de la vie où quelqu’un nous a déçus… pour retrouver le dialogue…Le Pape François dit à ce sujet : « Quand des leaders de toutes sortes, et il sont nombreux, me demandent un conseil, ma réponse est toujours la même ; dialogue, dialogue, dialogue. » (à Rio) Vous connaissez peut-être ce livre du moine américain Thomas Merton « Nul n’est une île » .Il dit bien que nous avons vocation à nous appuyer les uns sur les autres, à nous faire confiance ! Jésus ne cesse de nous y inviter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé »… Il nous faut dépasser les apparences, garder notre capacité de surprise et de renouvellement, se remettre en route en s’appuyant sur ce qui, un temps, a pu se dérober. Dépasser cette tentation de penser que c’est toujours la faute des autres ou que Dieu nous a oubliés. Il nous faut aussi « renoncer davantage au jugement » dit encore le Pape François, qui parlait aux évêques du Brésil (RIO juillet 2013) : « Je plaide pour une Eglise qui sache accueillir avant de juger. Elle a vocation à faciliter la Foi et ne peut se contenter de juger… » Et nous ? « Il y a toujours des luttes entre les personnes et cela peut commencer par la tentation de commérer sur l’autre, de juger, de donner quelques coups de bâtons par la langue. Cela arrive à tous, même à moi ! Je vous suggère d’apprendre à rester silencieux plutôt que de parler ou de critiquer trop vite. C’est ainsi que l’on devient doux… » (homélie du 9 avril 2013)

Un autre visage de « l’appui » c’est la prière ! Quelle est la réalité de la prière dans notre vie et dans notre cheminement de malade ? Ce « foutu » cancer peut tout casser, mais je pense à cette réponse du Pape François : « à ce malade qui reconnaissait ne pouvoir rien faire d’autre que se lamenter devant Dieu et qui se demandait ce qu’on peut bien dire devant l’épreuve de la maladie ; continuez de vous déverser devant lui, c’est une prière…c’est bien cela, priez, priez encore, comme vous pouvez, car le Seigneur entend toutes les complaintes. Mais c’est par la prière qu’on entre dans le cœur de Dieu et qu’il peut nous apaiser… » (homélie du 5 juin 2013)   Et encore : « Tant de fois la prière me paraît ennuyeuse…N’est-ce pas parce que cette prière tourne en rond et sur soi ? Il faut sortir de soi comme un  exode, en regardant les plaies de Jésus. Ce sont les plaies de l’amour de Jésus pour nous, ce sont aussi les plaies de nos frères et sœurs qui attendent de nous. C’est cela la confiance. » (homélie du 13 mai 2013). Interrogeons nos manquements à la prière concrète, celle qui doit trouver sa place y compris au cœur de notre maladie.

3-    CROIRE, EST-CE POSSIBLE SANS PARDON ?

P. Michel Pagès

La vie réelle est fragile. Elle peut être vite blessée, ternie. Elle est impossible sans pardon. Certes, on peut, un temps, se replier, se retirer mais on ne peut demeurer dans ces sentiments. Faisons mémoire de ces fragilités refusées et qui pourtant nous blessent. Faisons mémoire de ces situations de violences subies, de ces déchirements familiaux ou d’une autre nature, de ces déceptions accumulées, et osons aller sur le chemin du pardon, tant à donner qu’à recevoir !   Là, encore, il nous faut passer par le Christ. Nous devons nous redire qu’il est venu pour accueillir toute la fragilité humaine et la réconcilier avec elle-même. Je vous propose cet adage « Nul n’est fragile en soi…mais tous, nous sommes fragilisés… ». Commençons par cette démarche de pardon « avec le Christ ». Il nous donnera la force de l’inscrire davantage dans nos vies…Voilà la force réelle de ce sacrement. Nous le savons à LCE, il ya la beauté du don de soi aux autres, de l’entraide, mais le don appelle le « PAR-DON », ce qui est au-dessus du DON !

 

 

4-    CROIRE, C’EST TEMOIGNER…

Sans doute, certains d’entre vous ont vécu, ici-même, à Lourdes, l’événement DIACONIA (Ascension 2013). J’ai retenu une phrase et elle m’habite encore : « Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager ». Le Sacrement nous renvoie au monde, à la vie réelle, aux circonstances de nos vies, de nos liens, de nos histoires, de nos engagements et même de nos apparentes solitudes, de la traversée du cancer. Mais c’est pour nous redire que nous sommes faits pour la rencontre, le dialogue, le partage, le soutien mutuel. Là, est la force de LCE. En ce sens, témoigner, ce n’est pas être prosélyte…à la manière d’obliger. C’est au contraire, une parole authentique qu’on partage et qui veut interpeller la liberté de l’autre. Parfois c’est difficile ; nous sommes ici pour le reconnaître et apprendre à changer de regard. Je cite le Pape François : « Celui qui prétend évangéliser doit d’abord construire des ponts et non des murs ! Il est arrivé dans l’Eglise que l’on dise ; je ne peux aller chez toi parce que tu n’es pas marié ou parce que tu es athée…Aujourd’hui le temps est venu de construire des ponts… » (homélie du 8 mai 2013) Transmettre la foi, c’est tôt ou tard prendre conscience que l’on ne fait pas qu’hériter de la foi ; il faut quelque part la choisir, risquer un « oui » à une parole d’amour qui nous interpelle et nous appelle à la confiance qui bouleverse et peut tout changer. Le Christ veut nous donner sa force, là, au creuset de nos vies réelles, pour redonner force à tous les égarés et les inviter à reprendre la route… Le Pape François dit : « la mission c’est de consoler le peuple de Dieu et pour cela l’apôtre doit se laisser consoler par Dieu lui-même…On appelle cela la joie de la consolation… » (Homélie du 7 juillet 2013)

Témoigner, c’est aussi retrouver une joie : celle de parler, de dire ce qui nous est arrivé, ce qui nous a remis en route, et qui peut aider les autres. Ecoutez le Pape François : « le chrétien doit offrir un visage joyeux et non une face de piment au vinaigre ! …le mystère de cette joie réside dans la certitude que Jésus est toujours avec les hommes… » (homélie du 10 mai 2013).  Où en est votre joie ? Ou en est notre joie ?

Maintenant, prenons un temps de silence ; revenons sur tel ou tel point, prions, offrons, présentons, demandons. Puis, librement, allons vers les prêtres présents pour « la rencontre et la réconciliation ». Je vous donne encore ces paroles du Pape François, qu’elles habitent votre cœur dans votre démarche de confession, de réconciliation ;

« La confession, la démarche sacramentelle de réconciliation, ce n’est ni une visite chez le teinturier, ni une séance de torture…C’est une rencontre avec Jésus lui-même, qui nous attend tel que nous sommes et qui nous dit ; venez à moi, vous tous, qui peinez et moi je vous procurerai le repos… » (Mt 11,25-30) (homélie du 29 avril 2013).  « Avant la confession, faire un examen de conscience, c’est découvrir concrètement l’action de l’Esprit Saint dans nos journées. Qu’est ce que l’Esprit Saint a fait aujourd’hui en moi ? Que me suggère t-il ? Qu’ai-je refusé ?. » (homélie du 6 mai 2013)

Du Psaume 39/40             « D’un grand espoir j’espérais le Seigneur. Il s’est penché vers moi pour entendre mon cri. Il m’a tiré de l’horreur du gouffre, de la vase de la boue, il m’a fait reprendre pied sur le roc, il a raffermi mes pas. En ma bouche il a mis un chant de nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup d’hommes verront, ils craindront, ils auront foi dans le Seigneur. Oui, je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi. Il est mon secours et mon libérateur. Mon Dieu ne tarde pas… »

                                                                                        P. Michel Pagès, aumônier national LCE

One Response

  1. Merci de nous faire parvenir cette préparation au pardon. Je n’ai pu y participer, je suis heureuse de pouvoir connaître ce texte qui va m’aider personnellement et qui va m’aider aussi pour les jeunes que je prépare à une première confession. Merci encore, bonne montée vers Pâques. Soeur Marie Jean

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