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Père André Cabes, recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes

Le P. André Cabes, nouveau recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, pose devant la Maison des chapelains (Photo : Béatrice Rouquet)

Père André Cabes, recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes : « Il nous faut redevenir contemporains des Apparitions »

Lors d’une messe célébrée à la Grotte, dans la nuit du 1er octobre, le Père André Cabes a été installé comme nouveau recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes. Il succède au Père Horacio Brito, qui continuera sa mission au Sanctuaire comme chapelain. Lors d’une conférence de presse, le Père André Cabes a évoqué son parcours. Ordonné prêtre en la basilique du Rosaire en 1977, il a été chapelain à Lourdes jusqu’en 1995. Il a dirigé notamment le service jeune du Sanctuaire, puis créé l’école de l’Evangile, dont il fut le responsable de 1991 à 1996. En 1995, il a fondé la Communauté Notre-Dame de l’Aurore, puis,  en 2012, il a rejoint Rome pour y devenir recteur de l’église de la Trinité-des-Monts.

 « Si je devais formuler un projet, ce serait que nous redevenions contemporains des Apparitions, et être saisis de la même surprise que celle de Bernadette. Dieu veut faire apparaître le cœur, et c’est ce qu’il a fait quand il a posé son regard sur Bernadette. Il nous faut désensabler la source, retrouver le cœur même d’où elle jaillit. Jésus est né il y a 2000 ans, mais Il est devant. Bernadette aussi nous attend devant. »

Il a aussi souligné la façon dont la présence de Dieu se manifeste dans nos vies à travers ce qui est vécu au sein de pèlerinages comme celui de Lourdes Cancer Espérance, qui n’a cessé de croître depuis sa fondation, il y a 30 ans. Il sait combien l’association œuvre pour créer des liens de fraternité, alors même qu’à Lourdes les amis LCE sont rassemblés dans un temps de prière, en communion avec tous ceux qui ont rejoint la délégation du Ciel.

Cet attachement à Lourdes se révèle aussi par d’autres signes : le Père André Cabes a fait remarquer la grande ferveur des Italiens qui sont unis en nombre à la prière du chapelet via TV 2000. L’attachement à Lourdes se révèle aussi par l’engagement des bénévoles de tout horizon, qui œuvrent dans les différents services, mais aussi par la mobilisation massive de ceux qui ont voulu apporter leur pierre à la remise en état du domaine de la Grotte après les inondations.

Evoquant le 150e anniversaire de l’arrivée de Bernadette à Nevers en 2016, le Père André Cabes a dit tout son attachement à ce lieu car « Lourdes ne doit pas rester dans sa bulle. Il nous importe de nous mettre en route, tout comme Jésus nous l’a enseigné ; la notion d’itinéraire est essentielle. »

Notre-Dame des Eaux, devant laquelle Bernadette avait obtenu l'autorisation de prier, de la part de la Supérieure des Novices du couvent Saint Gildard de Nevers

 

Lui-même s’est rendu en pèlerinage à Nevers alors qu’il avait 25 ans. « Si nous voulons voir à quoi ressemblait Marie le jour de l’Annonciation, il faut regarder Bernadette qui repose dans sa châsse. A la maison Saint-Gildard, les sœurs ont beaucoup œuvré pour l’accueil des pèlerins. C’est très beau : on peut découvrir l’infirmerie Sainte-Croix, ou encore se recueillir devant Notre-Dame des Eaux, tout comme le faisait Bernadette. La notion d’itinéraire aboutit dans le cœur de Dieu. Bernadette nous l’enseigne au travers de quatre étapes : le cachot, la grotte, la chapelle, le monde concret. Ce monde est fait pour accueillir la lumière jaillie de la Grotte, et se laisser transformer par elle. »

Le Père André Cabes a aussi souligné la simplicité du Pape François qui se déplace là où les gens souffrent, et dans le monde, nombreux sont les appels. Il a fait remarquer aussi qu’un pèlerinage en France, plus particulièrement à Lourdes, répondrait aussi à une attente, notamment sur le plan spirituel.

 En guise de conclusion, on pourrait évoquer ces quelques mots qu’il écrivait dans son beau livre, Lourdes un pèlerinage spirituel : « La véritable parole des prédicateurs de la religion chrétienne est le témoignage de leur vie. A Lourdes, ils sont rappelés à cette mission essentielle par la personne de Bernadette, dont le témoignage imprévu et fidèle est un modèle de prédication missionnaire. Elle est promue messagère pour les messagers de l’Evangile et montre ainsi que la religion des prêtres ne peut se passer du témoignage des prophètes : toute prêtre est appelé à être prophète et à garder la tradition dans sa fidélité à la source qui veut jaillir aujourd’hui. Mais personne ne s’investit lui-même comme prophète. Le prophète parle pour un autre dont il est la voix. Le prêtre est rappelé à cette docilité essentielle à l’égard de l’Initiateur du pèlerinage. A Lourdes, la situation qui lui est faite souvent le renvoie à cette attitude dépouillante et difficile. Le pénitent qui entre au confessionnal ne connaît pas la personne avec qui il va faire le point de sa vie devant Dieu. Le prêtre est le signe de la communauté des hommes en qui Dieu manifeste son amour et son pardon. Celui-ci est reçu  dans une relation de personne à personne, mais la vérité des personnes est connue seulement, et pour l’instant cachée, en Dieu. Bernadette ne réalisait pas bien la portée des paroles qu’elle transmettait, mais peu à peu toute sa vie en a été le reflet : elle est advenue à la vérité de son être en jouant simplement le rôle de la messagère d’un Autre. » Il ajoutait un peu plus loin : « La prière et la vie de Bernadette, solidaire des pauvres et des pécheurs, de tous les souffrants de ce monde, nous donnent l’exemple de la vraie pénitence, qui vise à remodeler la carapace de nos duretés pour la rendre perméable à la douce tendresse de Dieu. »

Béatrice Rouquet

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