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« A chaque instant, soyons au service de la vie »

Bernadette Douillet, Présidente de l’Hospitalité Lourdes Cancer Espérance. Photo Eric Bielle

A Lourdes Cancer Espérance, Bernadette Douillet agit avec cœur et compétence pour que, parmi les personnes les plus vulnérables, le pèlerinage se déroule à l’Accueil Notre-Dame dans les meilleures conditions, avec la mobilisation fraternelle du personnel du Sanctuaire et de l’hospitalité HLCE. Avec Claude, son mari qui est demeuré en tenue de service autant qu’il l’a pu, y compris pendant sa traversée de la terrible maladie qui a fini par l’emporter il y a bientôt trois ans, Bernadette n’a eu de cesse d’œuvrer en faveur d’un monde où la persévérance, l’espérance, la charité sont les maîtres mots. Bernadette, qui a commencé à donner son sang à l’âge de 18 ans, avant de faire le don de plasma à l’âge adulte, a partagé cette belle preuve d’amour avec les autres, tout comme Claude, également volontaire dans cette démarche pleine d’humanité. Pendant cette période de confinement, Bernadette Douillet, présidente de l’hospitalité HLCE, demeure très active : confection de masques en tissu, préparation des décorations pour le 35e pèlerinage, coups de téléphone à des membres de l’hospitalité et des adhérents de l’Orne, jardinage… et même exercice quotidien grâce à un vélo d’appartement. Elle vit ce temps de pandémie en demeurant attentive aux autres, et elle porte dans la prière ceux qui, dans la société, sont au service de la vie : de l’ambulancier au secouriste de la Croix-Rouge, de la femme d’entretien en établissement hospitalier au chercheur qualifié, du soignant aux personnes qui, dans tous les rouages de la société, unissent leurs forces pour que nous nous relevions de cette épreuve collective. Entretien :

Comment s’est déroulée pour vous la Semaine Sainte ?

Ma paroisse nous a permis de suivre les offices grâce à Internet. Au préalable, les chants avaient été envoyés à tous ceux qui désiraient y participer. Le Vendredi Saint, j’ai suivi la célébration de la Passion en direct du Sacré-Cœur de Montmartre, quartier où j’ai vécu avant de revenir dans l’Orne, notre terre d’origine. Cette année, il a fallu accepter de ne pas pouvoir être réunis en famille ni de pouvoir se rendre à la paroisse durant la Semaine Sainte. Je me connecte volontiers sur le site du Sanctuaire, et j’ai participé à la neuvaine, qui a précédé la fête de l’Annonciation. J’écoute aussi volontiers le Pape François ; la prière Urbi et Orbi qu’il a faite le 27 mars, a été un autre moment fort. Ce jour-là, j’étais au téléphone avec une amie qui n’avait pas KTO, et j’ai augmenté le volume de la télévision pour qu’elle puisse entendre la bénédiction du Pape à la ville et au monde. Ce sont des moments de communion. Nous faisons partie d’une grande famille humaine, et la solidarité doit être première.

Quel message avez-vous envie d’adresser aux amis LCE en cette période de confinement ?

Il faut demeurer unis et respecter les consignes en prenant son mal en patience ; en temps normal, tout nous est donné : on a la possibilité de sortir, de voyager, de se divertir. Le coronavirus nous limite dans les possibilités de notre vie quotidienne, mais nous pouvons agir pour les autres en demeurant attentifs et solidaires au monde qui nous entoure. Avec Jacqueline Fayet, déléguée de l’Orne, nous nous relayons pour appeler les personnes de LCE, particulièrement celles qui sont le plus isolées. J’ai une liste que je mets à jour chaque matin, pour prendre des nouvelles des uns et des autres. Je suis aussi très proche de la nature, et je profite de mon jardin. Je suis petite-fille de maraîcher ; j’ai été élevée dans la nature. J’adore les fleurs, et mon jardin en est habituellement orné, hormis en cette période de pandémie où je n’ai pu acheter des fleurs. Les parents de Claude étaient paysans. L’amour et la contemplation de la nature, la prière, la volonté de ne pas baisser les bras : tout cela est très fort et me fait tenir debout. Il faut être raisonnable, et s’armer de patience en soutenant ceux qui, dans notre entourage, sont frappés par l’épreuve. Nous serons forts ensemble !

Au plus près des pèlerins malades, à l’Accueil Notre-Dame. Photo Eric Bielle

Propos recueillis par Béatrice Rouquet

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