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Se préparer au sacrement de la Réconciliation

Le P. Pascal Gonin (Photo Eric Bielle, D.R.)

Le Père Pascal GONIN curé du secteur paroissial Fossé-Villerbon, dans  le diocèse de Tours, a assuré la préparation au sacrement de la réconciliation durant le 32ème pèlerinage Lourdes Cancer Espérance.

 Voici ci-dessous le texte de son intervention.

L’histoire de chaque femme, de chaque homme, (notre histoire) est une histoire d’amour.
Dieu nous aime et à travers notre vie veut nous conduire à lui.
Souvent, trop souvent, nous refusons cet amour. Mais le Seigneur Dieu ne désarme pas, il nous cherche et veut nous pardonner. C’est la merveilleuse Bonne Nouvelle de l’Evangile.

Et si nous sommes là ce matin uniquement pour nous regarder dans un miroir, alors nous risquons fort d’être déçus, voire découragés…
Non, nous sommes venus d’abord contempler, une fois de plus, de quel amour nous sommes aimés.
Cet amour, c’est une « merveille que le Seigneur fait pour nous » !
Et c’est sur un visage que nous pouvons découvrir l’Amour de Dieu : le visage de son Fils, Jésus, lui qui nous dit : « Si tu savais le don de Dieu ! »

« Le Seigneur fait pour nous de grandes choses ! » : il nous donne la vie.
« Le Seigneur modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant. » (Genèse 2, 7).
Dans la Bible, Dieu se présente aux hommes comme le Vivant. Les hommes l’invoquent comme « le Dieu vivant » qui « perdure à jamais (…) qui sauve et délivre, opère signes et merveilles » (Daniel 6, 27).
La Genèse montre comment Dieu donne la vie au monde. La vie végétale, animale, puis humaine, apparaît aux derniers jours de la Création, comme un couronnement. Elle est bénie par Dieu. Tout au long de l’Ancien Testament, la vie est louée. Pour un être humain, l’idéal est une vie longue qui s’achève, comme Abraham, « dans une vieillesse heureuse, âgée et rassasiée de jours » (Genèse 25, 8).
La vie apparaît aussi comme une chose fragile. C’est pourquoi Dieu protège la vie de l’homme, seul être qu’il a animé d’un souffle de vie (Genèse 2, 7), et interdit le meurtre. Dans le Nouveau Testament, les gestes et les paroles du Christ Jésus affirment que la vie est précieuse. « Sauver une vie » l’emporte sur le respect du sabbat (Marc 3, 4) car « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants » (Marc 12, 27).
Frères et sœurs, nul d’entre nous n’est un pur « produit » de la science ou de la chance ; personne n’est le résultat d’une « erreur » ou d’un « accident » : tous, nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu, appelés à vivre pour toujours avec lui.
Sachons rendre grâce à Dieu pour ce don de la vie, la nôtre, quelle que soit notre histoire, quelles que soient nos blessures…

« Le Seigneur fait pour nous de grandes choses ! » : il nous donne son Fils Unique.
Dieu s’est fait homme pour que nous connaissions l’amour de Dieu. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Jésus nous révèle l’amour de Dieu. Tant de gens ont peur de Dieu, ont comme une méfiance à son égard. Si nous voulons savoir qui est Dieu, comment il aime, regardons Jésus. « Qui me voit, voit le Père » dit Jésus lui-même. (Jn 14, 9) Tout l’amour de Dieu repose en lui. La grandeur de Dieu, c’est de se faire petit. La puissance de Dieu, c’est d’être vulnérable…
Aujourd’hui, en particulier en Europe, notre monde vit comme si Dieu n’existait pas. Pendant un certain temps, on peut assurément oublier Dieu et le mettre de côté, s’occuper d’autre chose. Mais Dieu ne disparaît jamais. La recherche de Dieu est profondément inscrite dans chaque âme humaine et ne peut disparaître. Dans la crèche, comme sur la croix, Dieu nous révèle qui il est et comment il aime.
Dieu s’est fait homme pour être notre modèle. En Jésus, Dieu devient imitable. « Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. » (GS n°22) Nous pouvons donc apprendre à aimer comme Dieu aime, à l’imitation de Jésus. Etre chrétien, c’est se mettre à l’école de Jésus.

« Le Seigneur fait pour nous de grandes choses ! » : il nous donne l’Eglise.
« Tu es pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt 16,18)
Ce futur utilisé par Jésus, c’est notre présent !
Au cours de sa dernière rencontre avec les disciples, il avait dit : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Act 1,8).
Au jour de la Pentecôte, la promesse se réalise. Remplis d’une force intérieure nouvelle, dans laquelle ils reconnaissent l’action de l’Esprit de Jésus en eux, les apôtres surmontent leurs peurs et commencent à témoigner avec élan de la bonne nouvelle de la Résurrection. A Jérusalem d’abord, puis de ville en ville et par toute la terre, …
Et nous sommes, nous, cette Eglise voulue par le Seigneur et envoyée sur les chemins du monde.
Nous sommes cette Eglise, belle, ouverte, accueillante, … mais fragile et aimante.
Nous sommes cette Eglise dans la tempête, incomprise, critiquée, persécutée, … mais qui pardonne.
C’est cette Eglise que le Pape François souhaite voir « en sortie », « pauvre pour les pauvres », « hôpital de campagne après une bataille », …

« Le Seigneur fait pour nous de grandes choses ! » : il nous donne des frères à aimer.
C’est à la fraternité que Dieu vient appeler tous les hommes. En Jésus Christ, nous sommes frères et sœurs les uns des autres.
Dans le don de l’Esprit, le Christ ressuscité va communiquer un dynamisme de fraternité à ses disciples.
Nous le voyons dans les Actes des Apôtres : un des premiers fruits de la Pentecôte est justement la naissance de communautés fraternelles : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avaient qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun. Une grande puissance marquait le témoignage rendu par les apôtres à la résurrection du Seigneur Jésus et une grande grâce était à l’œuvre chez tous » (Ac 4,32-33). Loin de refermer la communauté chrétienne sur elle-même, la fraternité l’ouvre sur son environnement et lui rappelle qu’elle doit être au service de ce projet d’unité de la famille humaine voulue par le Seigneur. Le don de la fraternité doit travailler la communauté des disciples du Christ comme un ferment, aider chacun à sortir de son individualisme, de son quant-à-soi, de son repliement sur ses intérêts personnels.
Je crois qu’aujourd’hui seules des communautés fraternelles peuvent être missionnaires, faire signe, donner le goût de l’Evangile. Elles doivent être ces laboratoires de fraternité où prêtres, diacres et laïcs, nous apprenons à vivre en frères et sommes heureux de l’être. Elles doivent être ces lieux où les « pauvres » dont parle l’Evangile, tous ceux qui cherchent et frappent à la porte sont accueillis et traités comme des frères. Puissions-nous leur dire : « Tu as ta place parmi nous. Elle t’a été mystérieusement préparée par Dieu ».

« Le Seigneur fait pour nous de grandes choses ! » : il nous donne son pardon
Ecoutons notre cher Pape François : « L’Église n’est pas la patronne du pouvoir des clés, mais elle est servante du ministère de la miséricorde, et elle se réjouit à chaque fois qu’elle peut offrir ce don divin.
Beaucoup de personnes ne comprennent peut-être pas la dimension ecclésiale du pardon (…) Certes, Dieu pardonne de manière personnelle tout péché repenti, mais le chrétien est lié au Christ, et le Christ est uni à l’Église. Pour nous chrétiens il y a un don de plus, et il y a aussi un engagement de plus : passer humblement à travers le ministère ecclésial. Cela, nous devons le valoriser ; c’est un don, un soin, une protection et aussi l’assurance que Dieu m’a pardonné. Je vais voir le frère prêtre et je dis : « Père, j’ai fait ceci… » Et il répond : « Mais je te pardonne ; Dieu te pardonne ». À cet instant je suis sûr que Dieu m’a pardonné ! Et cela est beau ; c’est avoir la sécurité que Dieu nous pardonne toujours. Il ne se lasse pas de pardonner. Et nous ne devons pas nous lasser d’aller demander pardon. On peut éprouver de la honte à dire ses péchés, mais nos mères et nos grands-mères disaient que mieux vaut rougir une fois que jaunir mille fois. On rougit une fois, mais les péchés nous sont pardonnés et nous allons de l’avant.
Enfin, un dernier point : le prêtre comme instrument du pardon des péchés. Le pardon de Dieu, (…) nous est transmis par le ministère d’un de nos frères, le prêtre ; lui aussi, un homme comme nous, a besoin de miséricorde, devient vraiment instrument de la miséricorde en nous donnant l’amour sans limites de Dieu le Père (…) Oui, comme je le disais toute à l’heure, Dieu t’écoute toujours, mais dans le sacrement de la réconciliation, il envoie un frère te porter le pardon, la sécurité du pardon, au nom de l’Église.
Le service que le prêtre rend comme serviteur, de la part de Dieu, pour pardonner les péchés, est très délicat. C’est un service très délicat qui exige que son cœur (…) ne soit pas dur pour les fidèles, mais qu’il soit doux, bienveillant et miséricordieux ; qu’il sache semer l’espérance dans les cœurs et, surtout, qu’il ait conscience que le frère ou la sœur qui s’approche du sacrement de réconciliation cherche le pardon et le fait comme tant de personnes s’approchaient de Jésus pour qu’il les guérisse. (…)  En tant que membres de l’Église, sommes-nous conscients de la beauté de ce don que Dieu lui-même nous offre ? Ressentons-nous la joie de ce soin, de cette attention maternelle qu’a l’Église à notre égard ? Savons-nous la valoriser avec simplicité et assiduité ? N’oublions pas que Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner ; par l’intermédiaire du service du prêtre, il nous serre dans une nouvelle étreinte qui nous régénère et nous permet de nous relever et de reprendre à nouveau notre chemin. Car c’est cela, notre vie : nous relever continuellement et reprendre le chemin ».

Prions ensemble

Et maintenant, tournons-nous ensemble vers le Seigneur, et disons-lui :
« Je Confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères que j’ai péché… »

Seigneur, tu connais notre faiblesse, mais sans te lasser, tu viens à notre secours.
Donne-nous de savoir le reconnaître dans la joie, et de trouver dans ton amour la force de vivre comme tes fils.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

 

One Response

  1. Chère Père Gonin Les temps
    Les bien , les bons conseils qui vous nous avez donné, né seront jamais oublié,
    Je réussi enlevé cette peurs , qui me paralysée, me en péché de avancé, pour ces merveille , un grand merci

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