
Pour Jean-Michel Puyau, prêtre dans le diocèse de Tarbes et Lourdes, la vie éternelle, c’est passer dans la vie du Ressuscité. Notre humanité a besoin d’être sauvée, et il nous revient d’accueillir Jésus qui vient aujourd’hui. L’homme, créé à l’image de Dieu, peut user de sa liberté pour suivre un chemin de Vie et de Vérité.
La création n’est pas finie, il nous faut la continuer. Déjà dans l’histoire de l’Ancien Testament, Dieu veut sortir l’homme de ce qui l’emprisonne. Dieu a vu la misère de son peuple, et Jésus est venu nous sauver de ce qui nous aliène, de ce qui nous empêche de vivre. Dieu est toujours là à nous attendre.
Pour tout homme, il importe de restaurer notre humanité dans ce qu’elle a de meilleur, de répandre la vie autour de nous. Jésus veut le bonheur de tous. Dans nos prières, on peut demander : ‘Remplis moi de ton Esprit et de ton amour’. Parfois on a des passages à vide, mais toujours, avec le Seigneur, on peut demander la paix : intérieure, dans les familles, entre les nations. La loi, c’est d’aimer. Si on aime quelqu’un, on lui parle ; on prie Dieu pour elle. Jésus est venu nous apporter la paix, nous libérer de ce qui nous fait mourir. Pourquoi il importe de ne pas mentir ? Parce que la relation avec l’autre est détruite, on dit quelque chose, mais peut être que ce n’est pas vrai.
La conséquence du péché, c’est la mort ; mais la conséquence du péché, c’est également la merveilleuse solidarité de Dieu avec nous, Il nous envoie Jésus comme ami et sauveur. Ce qui peut nous faire mourir, c’est de dire : je ne veux pas rester un homme, avec mes propres limites. C’est vouloir devenir comme Dieu. Or, dans l’Evangile, Jésus ne cesse de nous dire qu’il faut redevenir comme des enfants. On ne peut pas se débrouiller tout seul. Etre coupé de Dieu, c’est de ne plus voir les autres.
Etre avec Dieu, c’est être avec Celui qui nous aide à vivre. Réduire la religion à la seule évocation que Dieu nous a sauvé du péché, c’est trop pessimiste. Il nous fait vivre de sa vie, et c’est ainsi que l’on va sortir du péché. Si l’on veut continuer à vivre dans le respect de la Création, à protéger la nature qui nous est confiée, ce n’est pas un détail. Est-ce que je travaille moi-même à être plus humain ? Est-ce que je rends ceux qui sont autour de moi plus humains ? Dès le matin, on peut poser des gestes : dans le respect que j’ai envers celui que je croise, dans la seule façon de dire bonjour. La parabole des talents nous en dit long : parmi les serviteurs, celui qui enfouit son talent aurait dû, au contraire, l’engager à sa mesure. L’un peut mettre en place une association, l’autre rendre service à son voisin. Nous avons tous quelque chose à faire à notre mesure. Etre chrétien, c’est ne pas être enfermé sur soi. Dieu est sorti de sa divinité, de sa Trinité, pour devenir un homme. Il s’abaisse et devient l’un de nous pour que nous puissions remonter vers lui. Aussi il nous revient d’être des serviteurs : Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Chacun fait ce qu’il peut mais il doit le faire. La vie se vide, mais Jésus redonne vie. Je pensais vivre, j’étais en train de m’étioler, mais Dieu me demande : qu’as-tu fait de ta vie ? Quand Jésus guérit, Il pose un geste efficace. Les gens ne vivaient pas normalement, mais par un geste posé, Jésus redonne la vie ; les aveugles voient, les boiteux marchent… Dieu ne fait rien à notre place mais Il nous donne sa force pour agir.
Propos recueillis par Béatrice Rouquet.