Lors du pèlerinage du sourire, la grande famille LCE était rassemblée. Les pèlerins présents à Lourdes ont porté la parole de ceux qui n’avaient pu se déplacer. Sur le plan national et sur le pland local, des initiatives ont été prises pour permettre aux personnnes absentes d’être reliées au Rocher de Masssabielle. LCE a remis un ex-voto au Sanctuaire pour remercier la Vierge Marie des grâces reçues pendant quarante ans.
Pendant le pèlerinage, plusieurs initiatives ont été conduites pour permettre aux absents de se joindre à la prière des pèlerins. Avec son équipe, Francis Tresse, délégué de la Gironde, a créé un groupe WhatsApp réunissant les quelque 170 adhérents de la délégation. « 77 personnes étaient présentes à Lourdes. Ceux qui ne se sont pas déplacés nous ont rejoint par WhatsApp . Nous avons proposé du contenu : des synthèses d’homélies, d’interventions, photos, vidéos, et parmi les absents, il y a eu des commentaires mis en ligne… », explique Francis Tresse. Le jeudi à 14 heures, la délégation de LCE 33 a prié le chapelet à la chapelle saint Joseph, durant lequel ont été entendus les témoignages écrits ou enregistrés, de cinq personnes ayant donné leur regard sur l’Espérance. Ainsi Colette Remy, du Bassin d’Arcachon, était ce jour-là en chimiothérapie. « Je connais LCE depuis 1999. Mon mari est aujourd’hui en soins palliatifs à domicile, et moi-même, je lutte actuellement contre un troisième cancer. J’ai été sollicitée pour proposer un document écouté par tout le groupe What App, car il s’agissait d’un fichier audio sur le thème de l’espérance. » Dans une lettre d’amour au Seigneur, Colette a ainsi commenté l’épître de saint Paul aux Romains ( 5,3-5). « Cette initiative appuyée par le Père Ayliès, notre aumônier, nous a beaucoup aidés. Je regrette de ne plus être en mesure de venir au pèlerinage depuis 2018, et c’était une façon pour moi d’être à Lourdes, de prier avec les autres. On est en phase avec les amis LCE. » Jean-Jacques et Mireille Duluc ont aussi participé à la prière du chapelet de LCE 33. Parents de Guillaume, 49 ans, polyhandicapé de naissance, ils ont choisi de se laisser interpeller par le verset : « L’amour ne passera jamais, il espère tout ».
Dans un fichier audio, ils ont mis tout leur cœur dans une prière dont voici un extrait : « Jésus a voulu nous faire comprendre que ni lui, ni le Père n’abandonneront jamais une brebis blessée ou égarée, mais que, malgré les épreuves, Père, Fils et Saint Esprit sont en union avec nous dans notre Amour et notre Espérance. Pourtant, comment accepter le diagnostic du handicap très sévère de son enfant à sa naissance … il sera différent, que faire ? (…) Handicap ou cancer ou maladie incurable « renversent la table » de l’avenir, du devenir. Seule la confiance nous apprend que la patience est le signe que l’amour n’est pas caprice, mais une décision et une nécessité de tenir dans la durée :
« Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous enseignez par votre Église, parce que c’est vous, la vérité même, qui les lui avez révélées, et que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper. Notre nature humaine est vulnérable ; il faut confier à Jésus nos craintes, nos peurs, notre angoisse et par l’intercession de notre Sainte Mère la Vierge Marie, ne jamais cesser de le prier, lui parler en notre « désert intérieur » et de cœur à cœur. » Tous deux résident à Toulouse, mais apprécient les liens établis avec LCE 33, grâce à la sœur de Jean-Jacques. « Avec Guillaume, nous avons pu regarder les célébrations eucharistiques en décalé. Guillaume a lui-même participé à Foi et Lumière quand il était adolescent. Cette participation a distance nous a portés. Lourdes représente beaucoup de prières. Quand on arrive, on est heureux. On a la sensation d’être unis à quelque chose de plus grand, de plus fort que nous. Il y a aussi une relation forte avec la Bienheureuse Vierge Marie. Quand j’ai eu un cancer, j’ai bu de l’eau de Lourdes, et j’ai demandé à ce qu’elle intercède pour ma guérison », explique Jean-Jacques. « A l’écoute de ces cinq témoignages, l’émotion était particulièrement palpable et la prière du chapelet en a été magnifiée ; que de grâces ! », souligne Francis Tresse.
Pour sa part, Paule Bielle, des Côtes d’Armor, n’a pas pu rejoindre le groupe de pèlerins, suite à un empêchement personnel. Elle a malgré tout visionné la célébration eucharistique sur internet, regrettant de ne pas ressentir la même émotion que si elle avait participé au pèlerinage. Toutefois, le contact avec trois amies présentes sur place, les coups de téléphone, le fait de savoir que le cierge avait été déposé à la chapelle des lumières, ou que la procession eucharistique s’était bien passée, a ravivé ses souvenirs de l’année précédente. « Je crois que la foi déplace les montagnes.
J’admire Hélène le Normand, déléguée, ainsi qu’Yves Morin, trésorier, et son épouse Odile, qui m’a fait connaître LCE. Ce sont des personnes formidables qui se démènent sur tous les plans. Pour avoir connu le bénévolat aux côtés de mon époux, qui s’occupait d’une association pour les personnes atteintes par la maladie de Parkinson, je sais qu’il faut gérer le double aspect relationnel et administratif. Tous les soirs, je prie Marie. Je lui parle de mon quotidien, de mes soucis, et elle me redonne du courage. » Paule a beaucoup touché le cœur des pèlerins puisque c’est son propre témoignage qui a été lu lors de la messe du samedi. Sur le plan national, Mgr Xavier d’Arodes, aumônier national, a eu la belle idée que soient représentées les intentions de prières des absents, amenées à Lourdes par les délégués, et portées devant la Grotte. Présentées à la Grotte par le groupe des enfants et des jeunes en début du pèlerinage, les intentions ont ensuite été déposées à la crypte. Lors du chapelet de la Grotte, les châsses ont été mises sur l’autel sous le Rocher de Massabielle. Le soir, lors de la procession mariale, elles ont encore été portées pour être confiées, dans les jours qui suivaient, à la prière des communautés religieuses. » Cette année, le Pape Léon XIV a donné sa bénédiction apostolique : « Il assure les malades de sa compassion fraternelle et de sa prière instante afin qu’ils trouvent force et réconfort aux pieds de la grotte bénie. » Un ex-voto a été remis au Sanctuaire par LCE pour remercier la Bienheureuse Vierge Marie de toutes les grâces reçues pendant quarante ans par cette association fondée par Jean-Claude Bruel et quelques Lourdais. Aujourd’hui LCE rayonne en France, à Monaco, en Belgique, en Suisse et même en Espagne.
Texte: Béatrice Rouquet.
Photos : Eric Bielle et Béatrice Rouquet.